Anne-Elisabeth Migeon
Certifiée en Micronutrition et en Nutrition Comportementale à Saint-Jean-d'Angély
 

Certifiée en Micronutrition et en Nutrition Comportementale à Saint-Jean-d'Angély et Saintes

MICI : Des émulsifiants alimentaires conduisent à une inflammation intestinale chronique.


Certains émulsifiants alimentaires ont un impact délétère sur le microbiote; Des chercheurs de l'INSERM, du CNRS et de l'Université de Paris ont montré que ces additifs activaient le gène de la virulence de certaines bactéries spécifiques de l'intestin conduisant à une inflammation chronique.

 Des chercheurs, ont voulu montré comment les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin ( MICI) et les dérégulations métaboliques, qui augmentent de façon importante dans les pays industrialisés, pourraient être en lien avec une mauvaise alimentation. 

Le point de départ repose sur le fait qu'il a déjà été montré que les émulsifiants ont un impact direct sur les bactéries du microbiote intestinale conduisant à des inflammations intestinales chroniques avec de plus un effet sélectif sur certaines bactéries.

Selon Benoit Chassain, toutes les bactéries de l'intestin ne sont pas touchées par la consommation de ces additifs et certains patients qui n'ont pas ces bactéries spécifiques pourraient consommer ces additfs sans avoir d'impact négatif sur leur microbiote, et à l'inverse d'autres personnes prédisposées ( ayant ces bactéries spécifiques dans leur intestin) développeront une inflammation intestinale chronique si elles consomment ces additifs. 

L'étude a porté sur une souche de bactéries Eschérichia Coli ( Adherent-Invasive Eschérichia Coli : AIEC) dont on connait le rôle sur l'inflammation intestinale dans certaines circonstances comme la présence de certains additifs alimentaires ( les émulsifiants).

Ces additifs ont un impact direct sur les bactéries qui va induire l'expression de facteurs virulents et de gènes qui sont importants pour conduire à l'inflamation. Pourquoi ? Certainement que la bactérie reconnait ces additifs comme une agression car ils ont un fort pouvoir détergent. Les bactéries vont donc y répondre en exprimant leur gène de virulence. 

Or on sait que les bactéries AIEC se retrouvent ches 40 % des patients atteints de la maladie de Crohn ce qui constituent une voie de recherche en cours. L'objectif serait en prévention de pouvoir identifier la composition du microbiote des patients afin d'évaluer leur risque d'inflammation. Ainsi, l'objectif final serait de déterminer ce qu'est un bon microbiote et un mauvais dans le cadre de la consommation d'additifs alimentaires afin d'émettre des recommandations nutritionnelles personnalisées. 

Ce qui est valable pour la maladie de Crohn pourrait certainement s'appliquer à d'autres pathologies comme le diabète, l'obésité et d'autres maladies inflammatoires chroniques. 

Proscrire les additifs alimentaires néfastes et encourager l'usage des additifs alimentaires plus  inoffensifs pourraient alors être un enjeu de santé publique. Concrètement ces additifs sont présents partout ( les crèmes glacées, les barres chocolatées ...) et dès qu'un produit a une durée de vie de plusieurs jours, voire semaine on peut supposer leur présence. Attention, ces additifs se retrouvent aussi dans des produits souvent jugés comme saints comme le lait d'amane, de soja, de coco car ces produits seraient plus instables sans ces émulsifiants.

Actuellement après avoir identifié des additifs alimentaires ayant peu d'impact sur le microbiote et d'autres plus néfastes comme le polysorbate 80 ( E433) et le carboxyméthyl cellulose( E 466) l'idée serait de recommander à certains patients de consommer tels additifs et d'en éviter d'autres. Les lécithines font aussi actuellement l'objet de travaux en cours de validation. 


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