Le nouveau Nutriscore est-il mieux que son prédécesseur ?
Le nouveau Nutriscore va paraitre au printemps 2024 en France, les algorithmes utilisés pour son application ont été revus dans un souci de mieux protéger le consommateur, mais qu’en est-il vraiment ?
Qu’est-ce qui change pour le Nutriscore en 2024 ?
Considérons par exemple le cas des édulcorants, ils seront désormais pris en compte dans le score, de fait des boissons ou autres produits qui en contiennent se verront notés plus sévèrement. C’est par exemple le cas des sodas édulcorés, dont le score passera de B à C voire E pour certains produits.
Autres exemples celui de certains aliments comme les poissons gras ou l’huile d’olive, verront leur score remonté, il en est de même des produits comme les farines complètes, cela pour mieux prendre en considération leur bénéfice santé.
Cette distinction se fera également au niveau des produits animaux avec la volaille mieux classée que la viande rouge dont on connait les recommandations de limite de consommation pour la santé.
D’un autre côté, les produits sucrés et salé seront notés plus sévèrement c’est par exemple le cas des céréales du petit déjeuner comme la marque Chocapic et autres produits, malgré les efforts de ces marques pour réduire les apports en sucre ou sel de leurs produits. Ils n’en sont pas moins des pourvoyeurs importants de sucre ou de sel et verront donc leur score diminué pour être classé en C à la différence des céréales natures moins pourvoyeuses de sucre et qui resteront en score A.
Pourtant malgré ces améliorations, le Nutriscore est-il un bon score ? Selon Antony Fardet, le Nutriscore qui ne prend pas en compte le caractère naturel ou transformé d’un aliment est un reflet incomplet voire mal adapté pour un choix alimentaire santé.
En effet le Nutriscore ne fait pas la différence entre le sucre ou le gras présent naturellement dans un aliment ou le sucre et le gras ajoutés dans un aliment transformé ou ultra transformé ! Ainsi, on verra des fromages industriels allégés en matière grasse mieux notés au Nutriscore que des fromages fermiers certes plus gras mais non transformés ! Comparativement, le même Nutriscore ne fera pas la différence entre le sucre apporté par un fruit sec et celui d’un soda pour autant, si l’on considère l’effet matrice ( voir précédnet article sur l'effet matrice des aliments) le fruit sec ne sera pas associé au diabète comparativement au soda dont la forme liquide complétée d’additifs et sans fibre sera diabétogène.
Voilà le problème de fond du Nutrsicore, il ne s’intéresse qu’à la qualité nutritionnelle de l’aliments et pas à son caractère naturel ou ultra transformé. Il est donc mal adapté, c’est pourquoi il est nécessaire de le réviser régulièrement afin d’ en améliorer la pertinence en promotion e la santé.
La nouveauté ?
Une nouveauté qui apparait comme une bonne intention, en effet aux couleurs classiques du Nutriscore il est prévu d’y ajouter un carré noir ? Pourquoi et que cela signifie-t-il ? Il a été proposé d’ajouter au Nutrsicore un carré noir pour attirer l’attention du consommateur sur le caractère ultra-transformé d’un aliment. On sait bien sûr que ces aliments ultra-transformés sont à l’origine de pathologies comme l’obésité ou encore le diabète ou la maladie du foie gras ou même certains cancers…Mais ce carré noir ne risque-t-il pas de perdre le consommateur ainsi un aliment pourra être classé A ou B et se voir apposer un carré noir pour son caractère ultra-transformé ! Comment dans ce cas le consommateur pourra faire son choix et quel choix devra -t-il faire ?
Conclusion :
La vision du nouveau Nutriscore reste une vision erronée de la qualité d’un aliment pour la santé puisque malgré les améliorations, ce nouveau Nutriscore reste basé sur la composition nutritionnelle des aliments sans prendre en compte leur effet matrice. D’ailleurs l’industrie agro-alimentaire a très bien compris le principe, tout n’est qu’une question de limite. Il suffit donc de placer le curseur juste un peu en dessous de la limite seuil ou au contraire d’ajouter à un aliment ultra-transformé des isolats de protéines pour augmenter leur note avec un aliment ultra-transformé ! Par exemple un soda à 0% ou même un steak végétal seront bien notés, pourtant ils sont des aliments ultra transformés. A l’inverse un petit producteur dont l’aliment vrai et naturel dépassera une valeur seuil sera moins bien noté malgré sa qualité et sa valeur santé.
