Les nouveaux médicaments sur le marché et l’obésité
Introduction
Depuis quelques semaines déjà de nouveaux médicaments sont apparus sur le marché avec des promesses pour aider à lutter contre l’obésité.
Ces nouveaux médicaments sont appelés analogue du GLP1 c’est par exemple l’Ozempic, Wegovy, Mounjaro. Ces nouveaux traitements miment les effets de la molécule GLP1 libérée après un repas, ce qui a pour résultat d’arriver plus vite à la satiété et de manger moins.
Le GLP1 ?
Le GLP (pour glucagon like peptide 1) est une hormone produite par les cellules de notre intestin et qui influence la production d’insuline, de glucagon et la prise alimentaire. Ce qui en fait une cible intéressante pour traiter l’obésité et le diabète de type 2.
Tout a commencé avec la découverte d’un autre médicament utilisé dans le diabète de type 2 le Byetta. Les personnes qui prenaient ce traitement avaient remarqué qu’elles perdaient du poids en plus d’améliorer le diabète.
Cette remarque a intrigué une chercheuse, laquelle avec son équipe a réussi à augmenter la durée de vie et d’action du GLP 1 dans l’organisme pour donner naissance aux nouveaux médicaments actuels.
Les nouveaux médicaments sont alors apparus sur le marché américain dans un premier temps, puis, les réseaux sociaux aidant, et leur publicité par les influenceurs ont permis de les mettre en avant et créer cet engouement que l’on sait aujourd’hui.
Et en France ?
En France l’utilisation de ces médicaments reste très encadrée avec une prescription chez les patients diabétiques où les obèses avec IMC supérieur à 35 kg/m2.
De plus la Haute Autorité de Santé recommande la prescription de ces traitements en association à une hygiène de vie nutritionnelle et activité physique.
Efficaces ? si oui ? Pour tous ?
En effet ces médicaments ont montré une efficacité certaine dans la perte de poids mais pas pour tout le monde et avec des résultats différents d’une personne à l’autre. Mais pourquoi cette différence d’efficacité ?
Il a été démontré par des chercheurs aux Etats Unis, qu’il existe 4 types différents d’obésité
1) Les « Hungry Gut » ou intestin affamé : Ce sont des personnes qui même après un repas restent affamées. Elles ont une vidange gastrique (estomac qui se vide) accélérée et ressentent donc la faim entre les repas. Ce qui les poussent à continuer de manger
2) Les « Hungry Brain » ou cerveau affamé : ces personnes ne vont pas ressentir le rassasiement en cours de repas et vont continuer à se resservir plusieurs fois au cours du repas.
3) Les « faim émotionnelle » : Ces personnes ont un comportement alimentaire en lien avec leurs émotions.
4) Les métaboliseurs anormaux : Ces personnes ne vont pas brûler les calories ingérées au cours des repas ou prises alimentaires et vont stocker.
En fait, il apparaitrait que ce seraient principalement les personnes du groupe « Hungry Gut » qui répondraient le mieux à ces nouveaux médicaments.
Effets secondaires, durée de traitement ?
Ces médicaments ne sont pas sans effet secondaire et vont par exemple être associés à des effets indésirables comme des troubles gastro-intestinaux avec risque de déshydratation des pancréatites aiguës, des nausées, constipation, diarrhée, vomissements, fatigue et maux de tête…
De plus la perte de poids se ferait indifféremment sur la masse grasse et la masse maigre (dont masse musculaire) avec un risque pour la santé physique et aussi pour la dépense énergétique et le métabolisme de base. De fait notre organisme tend à devenir un « stockeur » de calories et au bout d’un certain temps même ces nouveaux médicaments ne pourront rien avec risque de reprise du poids perdu.
Pour toutes ces raisons et parce qu’on ne connait pas la durée efficace du traitement (certainement à vie) et aussi parce que l’arrêt pourrait entrainer un rebond d’adiposité. Il est important d’être accompagné dans cette phase et pouvoir mettre en place des choix de vie adaptés.
Conclusion :
Même si nous sommes face à une classe thérapeutique innovante, intéressante, et pour certains efficaces, les spécialistes de l’obésité s’accordent pour dire que ces nouveaux traitements doivent être pris dans le cadre d’une amélioration du mode de vie (alimentation, comportement et activité). On peut dire que mal utilisés, ils seront équivalents à une chirurgie bariatrique injectable et temporaire.
Au contraire bien utilisés et en accompagnement d’un suivi adapté, ils seront des aides précieuses et encourageantes. Pour tendre vers une meilleure « hygiène de vie » C’est pourquoi, il serait plutôt judicieux de les voir comme des outils pour améliorer les habitudes de vie, changer son alimentation, réduire son stress, mieux dormir, et, surtout, faire de la musculation tout en consommant suffisamment de protéines.
Les gens qui ne changeront aucune habitude, tout simplement en se disant que le médicament, à lui seul, donne de bons résultats, au début du moins, seront très à risque de connaître un échec à son arrêt.
En effet, si vos habitudes de vie vous ont conduit à de l’obésité et des troubles métaboliques sans changement de ces dernières, elles vous y conduiront de nouveau à l’arrêt de ces traitements.